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NAM-IP Infos 2017/4 – Exposition
Vernissage de l'expo Turing & Zuse au Computer Museum NAM-IP

 

 

Messieurs les Echevins,

 Monsieur le Directeur des Fonds Patrimoniaux de la Fondation Roi Baudoin,

Monsieur le Président,

Monsieur l’Administrateur-délégué,

Madame la Directrice,

Mesdames, Messieurs,

 

Joyeux anniversaire!

 

Ce n’est pas que je sois prétentieux au point de me le souhaiter à moi-même, puisque ce 27 octobre je souffle bel et bien un nombre de bougies sur lequel je ne m’étendrai pas, mais à vous joyeux anniversaire puisque c’est le 27 octobre 2016 que le Computer Museum était inauguré; inauguration à laquelle je n’avais pu participer, non pas que j’avais été accaparé par de bons potes qui m’avaient réservé une surprise-party organisée, que j’aie dû découper un morceau de Saint-Honoré, mais en raison d’une mission au Togo, pays en proie aujourd’hui à certaines agitations, où je devais y rencontrer le Chef de l’Etat , le Ministre de l’Intérieur et d’autres autorités diplomatiques de ce pays de la Francophonie.

Ceux qui me connaissent savent à quel point je suis attaché au patrimoine, - je lui ai d’ailleurs consacré une Mercuriale devant le Conseil provincial l’année dernière -, autant que je suis attaché au développement et à l’attractivité territoriale de notre province, dont les TIC et les dynamiques «smart», qu’elles soient «city» ou «rurality», figurent au premier rang des atouts à valoriser, à chouchouter oserais-je dire si je veux rester «trendy».

Depuis le début, le «patrimoine informatique» que ce musée veut mettre en avant n’a pas manqué d’aiguiser mon intérêt, ma curiosité, même si ma visite est une première, mais aussi un rien de perplexité face à deux notions ou deux enjeux dont le quidam, de prime abord, envisagerait sans doute difficilement un mariage autre que de raison.

 Mon passé d’Echevin de l’Informatique de la ville de Namur m’a dans un premier temps influencé, il est vrai, au moment d’appréhender cette union dont l’alchimie devait relever du fantasmagorique: comment l’algèbre booléenne allait-elle faire pour séduire notre Citadelle de Namur ou emboîter le pas des Marcheurs de l’Entre-Sambre-et-Meuse?

Et puis, je me suis finalement remémoré mes cours de droit patrimonial où il est question d’héritage lorsqu’on évoque la notion de patrimoine. Et de là toute une série de déclinaisons possibles.

Après tout, il y a le patrimoine financier, culturel, artistique, intellectuel, technologique, même la génétique propose un patrimoine héréditaire, alors pourquoi l’informatique n’y aurait-elle pas droit?

C’est certainement ce que la Fondation roi Baudouin a pensé en apportant également son soutien au projet.

Le tout est bien évidemment de savoir relativiser ce que l’on veut atteindre en utilisant la notion, au risque de la galvauder.

C’est donc un vrai travail d’équilibriste que le Computer Museum a pu, et doit réaliser afin de constituer un atout dans le rayonnement de Namur-capitale et de sa province, au-delà de leurs frontières respectives.

Je ne sais si j’eus fait preuve d’un manque d’originalité en reprenant quelques informations du site internet du NAM-IP pour préparer ce petit mot, ou au contraire si le fait de l’utiliser à bon escient m’eut fait coller un peu plus à la sphère «IT»…

Bien que je ne sois ni couard, ni Normand, j’ai opté sinon pour la médiane, au moins pour la bissectrice, en bon arrondisseur d’angles que les gouverneurs se doivent d’incarner.

Et cela au moins pour le thème de l’exposition : en termes de cryptogrammes je n’avais malheureusement que pour référence Robert Langdon du Da Vinci Code, héros de l’écrivain Dan Brown, et qui au final est un peu à Alan Turing ce que Dan Brown lui-même pourrait être à Victor Hugo…

Konrad Zuse, un nom allemand qui fleure bon la gentiane comme l’apéritif presqu’homonyme, j’ai appris grâce à lui que «Z3» n’était pas seulement un cabriolet de BMW, mais surtout le calculateur électromécanique, machine programmable et automatique, sorte de moment «alpha» dans l’histoire des ordinateurs faisant de cet ingénieur allemand l’Ulysse de l’Odyssée de l’Informatique…

À quelques encablures temporelles du KIKK festival, cet événement annuel du Numérique, la semaine prochaine début novembre; à deux ou trois encablures spatiales du TRAKK dans sa version «upgradée» par le projet de la Confluence du Namur Innovative City Lab; avec l’expertise de notre Université et la présence du cluster TIC Infopole; avec la volonté de nombreux opérateurs, le Computer Museum et l’exposition qui débute aujourd’hui sont aussi autant d’atouts dans l’escarcelle numérique namuroise. Il faut espérer que les ponts entre tous ces acteurs ne soient pas que virtuels et visent la complémentarité, garante de notre positionnement en la matière. C’est sans doute aussi cela s’inscrire dans un processus de territoire intelligent.

 

 Mesdames et Messieurs,

Pour conclure je ne me hasarderai pas dans une dissertation sur les concepts complexes voire métaphysiques entourant l’intelligence, mais si l’informatique nous ouvre effectivement les portes de l’intelligence, artificielle celle-là, dont Alan Turing fut d’ailleurs un précurseur avec son test dit «jeu de l’imitation», non résolu à ce jour, et qui consistait à dialoguer avec un homme et une machine sans différenciation l’un de l’autre, il est toujours bon de rappeler que la pensée reste l’apanage de l’Homme, et que même dans un tel musée et avec une telle exposition, c’est l’humain qui le met en oeuvre qui reste au centre de nos préoccupations.

L’intelligence en informatique et l’informatique intelligente sont étroitement liées, et c’est ce que nous découvrirons, et que beaucoup d’autres visiteurs je l’espère découvriront au fil de cette exposition.

Alors un musée de l’Informatique à Namur, c’est un peu comme si on avait un musée du robot cuiseur à Edinburgh ou de la moissonneuse-batteuse en plein Kalahari.

Rien n’est moins vrai!

Car rappelons que l’Institut d’informatique est la plus ancienne faculté d’informatique en Fédération Wallonie-Bruxelles et que c’est Namur qui a été choisie pour prendre le leadership de la réflexion sur les villes intelligentes au sein de l’association des maires francophones internationale. Il faut que cela se sache. Des endroits comme celui-ci doivent y contribuer.

Je vous remercie de votre attention.

Denis Mathen,
Gouverneur de la Province de Namur