Depuis le 27 octobre 2018, le Computer Museum propose une exposition temporaire intitulée Old-inateurs des Sixties. Elle témoigne d’une époque à laquelle les premiers ordinateurs commerciaux occupaient plusieurs centaines de m² chacun!
Au début des années 1960’, le champ d’application des ordinateurs commence à s’élargir. Au calcul scientifique, s’ajoutent des usages de traitement de l’information pour la gestion. Des améliorations technologiques ont permis à ces machines d’être plus fiables et un peu moins coûteuses que celles de la décennie précédente. Au fil des questions et problèmes posés par le développement de ces nouveaux ordinateurs, naît progressivement la science informatique, au carrefour de l’électronique, de la logique, des mathématiques, linguistique.
En Belgique, comme ailleurs dans le monde, les Sixties ont été marquées par le début de l’informatisation des entreprises et institutions. Ce mouvement fut déclenché par l’Exposition universelle de Bruxelles en 1958. Dès 1962, les premiers gros systèmes sont entrés en fonction à Bruxelles. Il s’agissait d’un IBM/1401 à la générale de Banque et d’un Gamma 60 (Bull) à la Régie des Télégraphes et des Téléphones.
Cette période correspond aussi au développement des premiers langages de programmation de haut niveau: cobol, algol, fortran…
À travers des photos d’archives, des unités centrales (IBM/370 et DPD8), de périphériques et autres composants, une maquette du Gamma 60 de la RTT, qui occupait 400 m², l’exposition tente de faire ressentir au visiteur les dimensions imposantes de ces premiers ordinateurs (mainframes). Tandis que quelques chiffres font réfléchir sur les performances de ces machines par rapport à celles que nous connaissons aujourd’hui.
Parmi les périphériques exposés, figurent un télétype, des écrans, une imprimante de listings, des panneaux de contrôle, des lecteurs de bandes et de disques magnétiques ou encore un tambour magnétique Univac. La présence d’un bloc mémoire à tores de ferrite, qui a constitué la forme dominante de mémoire interne ou «vive» des ordinateurs de 1955 à 1975, ainsi qu’un circuit intégré SLT d’IBM de 1964 sont aussi à mentionner. Un oscilloscope Tektronix, utilisé pour mesurer et visualiser les signaux électriques dans les circuits électroniques, évoque les outils de maintenance de ces gros ordinateurs.
C’est également pendant cette période pionnière des Sixties que la culture, et plus particulièrement la fiction, s’emparent de cette nouvelle technologie… pensons par exemple à l’ordinateur HAL dans 2001: l’odyssée de l’espace!
Carine Mahy