Il est inscrit dans les Décrets de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour la gestion des Musées que ceux-ci peuvent prétendre à des subventions pourvu qu'ils soient reconnus dans un des niveaux définis par ces Décrets (institution muséale: simple reconnaissance et éventuellement quelques Euros symboliques; musées de catégorie “C”: petits musées qui n'ouvrent pas 200 jours par an et peuvent espérer de 500 à 5.000 Euros par an; musées de catégorie “B”: musées qui doivent ouvrir au moins 200 jours par an et doivent remplir un cahier des charges qui suppose un personnel d'au moins 4 équivalents temps plein dont 2 universitaires et peuvent espérer de 25.000 à 70.000 Euros; musées de catégorie “A”: les grands musées qui brassent et reçoivent plus de 100.000 Euros par an, avec de lourdes obligations).
Il est également et explicitement prévu que, sur base de la soumission d'un dossier analysé et approuvé par l'Administration correspondante du Ministère de la Culture et sur le conseil documenté de la Conférence des Musées, le même Ministère peut répondre favorablement à une demande de “création muséale” et accorder jusqu'à 50.000 Euros par an durant 5 années consécutives pour permettre le démarrage d'un projet muséal.
Selon l'expression, cela suppose évidemment que le musée n'existe pas encore vraiment. Il s'agit probablement de sauvegarder soudain une collection, un patrimoine, des artefacts qui, si on ne leur donne pas un statut muséal et si on n'aide pas les promoteurs d'un tel sauvetage, risquent de disparaître à tout jamais de l'environnement culturel.
Eh bien! C'est sur ce type de demande que NAM-IP s'est vu refuser, malgré un dossier approuvé par toutes les instances administratives, par le Ministère de la Culture de la Fédération Wallonie-Bruxelles, fut-ce le principe et l'amorce d'une “création muséale”! Et cela au nom d'une stratégie budgétaire (“moratoire”; “enveloppe fermée”) à caractère purement “politique”: la volonté du Prince.
Reste donc à ceux qui entreprennent une telle sauvegarde, à chercher ailleurs les appuis indispensables pour réaliser ce que les Pouvoirs publics de veulent pas assumer actuellement. Pas question, en effet, de s'arrêter au moment où l'on a vu l'urgence d'une “création muséale” au point de faire tous les efforts légaux et administratifs, en se fiant à la sagesse des Décrets et aux jugements administratifs. Il ne reste plus aux créateurs muséaux qu'à aller de l'avant en comptant sur leur propre sueur et sur l'aide de tous ceux qui, dans la société, peuvent prendre conscience de l'urgence d'une telle création. Mais on ne peut évidemment pas transmettre à tous ceux qui pourraient comprendre et aider (financièrement) un gros dossier technique de plus de 100 pages qui justifie les besoins d'une création muséale.
Seul un appel général à travers de petits moyens, comme cet Édito du site de notre musée en création, peut tenter de toucher ceux qui auront perçus la pertinence d'une sauvegarde urgente des patrimoines qui témoignent de l'histoire de l'informatique en Belgique!
Déjà merci à tous et à chacun de transmettre cet appel et d'essayer de convaincre ceux qui ont les moyens de nous soutenir!
R.-Ferdinand Poswick,
Administrateur-délégué