De cet article bien documenté il faut surtout retenir que la démocratisation massive de la photographie à travers l'adoption de cette fonction dans les téléphones «intelligents» change totalement la donne quant à la façon dont les visiteurs se comportent de plus en plus dans tous les lieux de culture. Non seulement ils veulent retenir par l'image ce qu'ils ont vu de leurs yeux, mais ils veulent également le communiquer rapidement à d'autres avec lesquels ils sont en interaction électronique permanente.
Les «défenses de photographier», les «droits à l'image» tellement poussés dans les décades antérieures, risquent de se retourner contre les systèmes muséaux et les expositions. Il faudrait donc résolument changer de stratégie: tout en continuant de protéger les objets exposés des nuisances techniques (flash, lumière trop forte ou trop fréquente, etc), il faudra probablement désormais permettre (car on ne pourra plus l'empêcher) les prises de vue. Et même peut-être les encourager à titre de publicité pour l'exposition, le musée ou l'espace culturel visités. Les responsables de ces espaces devront même désormais se demander si leurs espaces sont suffisamment «photogéniques»!… et les adapter en conséquence. Le visiteur pourrait ainsi devenir lui-même un acteur dynamique et transformer le musée en un lieu de créativité au service de la collectivité.
R.-Ferdinand Poswick