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NAM-IP Infos 2016/1 – Préservation
Lignes ou mémoires à magnétostriction

Objectif

 Avec l'apparition de l’électronique, dans les années 60, la progression de la mécanographie nécessitait de pouvoir mémoriser tout le contenu d'une carte ou d'une ligne d'impression en les désynchronisant du temps nécessaire à l'exécution d'autres opérations de calcul ou de perforation. Les ensembles à relais classiques ne pouvaient répondre à ces exigences. Il en était de même dans l’échange d’informations entre le calculateur Gamma 3 (jouant le rôle d’organe d’entrée-sortie) et le tambour magnétique, mémoire "de masse" externe. En même temps apparaissaient les calculateurs électroniques, et l’on souhaitait leur adjoindre des imprimantes à plus de 200 lignes / minute. Mais pour cela il fallait mémoriser les lignes à imprimer en mémoire tampon. Ce qui est toujours actuellement le cas, d’ailleurs, cette mémoire se trouvant logée dans l’imprimante. Les mémoires à tores de ferrites étaient encore rares et très coûteuses avant 1960. De là l'utilisation de diverses techniques, dont les mémoires à lignes à retard et celles à magnétostriction.  

Principes de base

Une ligne à retard est en fait une succession de circuits self-capacité. Un courant composé de signaux sinusoïdaux qui les traverse va subir un retard quand il sera récupéré en sortie. (On peut comparer cet effet à la propagation d’une ondulation sur une corde fixée à son extrémité et animée d’un mouvement vertical à son début). Si nécessaire, les signaux pourront alors être ré-amplifiés et ré-injectés en entrée, le temps nécessaire à son exploitation. On a donc bien un effet mémoire, mais avec une forte altération du profil du signal. Altération due aux circuits traversés.

Partant de ce concept, on est passé à une ligne, un fil, en matière ferromagnétique. Le ferromagnétisme est une propriété qu’ont certains matériaux de se déformer sous l'effet d'un champ magnétique. Si l'on provoque par ce moyen une déformation physique au départ d'une ligne, cette déformation va se propager tout au long de la ligne, et elle peut être retransformée en signal électrique à l'autre extrémité

Pour l’application "mémorisation de données", c’est tout un train d'onde qui va se déplacer le long du fil, ce train représentant une série de bits. Le train d'onde sera détecté, ré-amplifié et relancé le temps nécessaire. La capacité de mémorisation dépend de la longueur du fil.  

Difficultés

Calcul exact de la longueur du fil et réglage fin à prévoir (vis visible en fin de ligne spiralée).

Sensibilité aux chocs : le fil est monté sur amortisseurs.

En enroulement, tout faux contact doit être évité.

Variation de la longueur du fil en fonction de la température ambiante, et donc variation des caractéristiques.  

Applications

Pour les imprimantes des Bull Gamma 60 et Série 300.

Le modèle représenté en photo, et visible au Computer Museum NAM-IP, servit pour une imprimante. Il mesure environ 15 sur 18 cm. On a ôté sa cache de protection. On voit bien le fil enroulé et isolé. Au dos se trouve le circuit électronique de génération du signal et de son enregistrement. On voit aussi les connexions d’entrée et sortie des signaux.

Un autre type d’enroulement fut utilisé pour les mémoires tampon entre le calculateur Bull Gamma 3 ET et son tambour.

Gilbert Natan