L’idée de doter le Computer Museum NAM-IP d’un Conseil Consultatif a déjà été évoquée dès 2013 et 2014.
Sa mise en œuvre effective est seulement en cours de réalisation.
Mais, déjà, dans les panneaux qui commémorent l’inauguration du Musée, un Conseil Consultatif est mentionné qui cite les différentes personnes dont les compétences ont permis au Musée d’assurer une orientation critique aux différents choix scénographiques et autres qui ont été mis en place au cours de la création du premier état de ce grand outil de mémoire et de pédagogie!
Il faut maintenant assurer cette qualité critique à tout le développement de l’outil mis en place. Car, si elle veut être un outil vivant et communicatif, la structure mise en place va inévitablement évoluer.
Au-delà de l’apport des 4 Collections fondatrices du Fonds Informatique Pionnière en Belgique, l’énorme apport que représente les collections que ce Fonds a accepté de reprendre à la Maison de la Métallurgie et de l’Industrie de Liège (MMIL) devra trouver sa place tant dans les réserves du Musée que dans des projets d’extension des objets exposés. Et, toutes les semaines, des offres de matériels informatiques anciens sont faites par des particuliers ou des institutions qui ont conservé ces pièces par un heureux hasard d’inertie ou grâce à une intuition visionnaire de la valeur patrimoniale qu’elles pouvaient acquérir. Le Comité d’acquisition créé au sein du Fonds à la Fondation Roi Baudouin décide, sur base de dossiers (inventaire, descriptif, photos, visites), quelles sont les offres qui méritent d’être incorporées au Fonds et donc aux réserves gérées pour la Fondation Roi Baudouin par le NAM-IP.
Pour développer dans la durée la croissance d’un tel musée, il faut aussi tenir compte de l'idéal (inatteignable actuellement) de présentation du domaine de l’informatique dans toute son extension. À titre d’exemple, on pourrait souhaiter avoir une section consacrée au développement de la robotique; ou encore : initialement, avait été prévue une zone d’expositions temporaires qui aurait permis d’offrir des espaces à des expériences «pionnières» contemporaines, comme l’impression 3D ou d’autres avancées en réalité virtuelle, par exemple! Mais comment trouver ou créer un espace de ce genre dans la situation actuelle? Et quelles priorités donner? Comment rendre «vivant» le musée et sa riche documentation afin que cet ensemble devienne un levier pour la pédagogie la plus large et la plus parlante et pour la recherche scientifique dans le domaine couvert par le musée?
À toutes ces questions (et beaucoup d’autres), il faut chercher des réponses critiques tant en fonction des objectifs prioritaires que l’on donne au musée qu’en fonction de l’évolution des publics visés, des progrès techniques, des interrogations de la société… et des moyens disponibles! Seuls des experts avec un apport interdisciplinaire peuvent apporter les «conseils» qui, en dialogue avec ceux qui devront les mettre en œuvre, permettront de faire progresser le Musée de façon cohérente, visionnaire et réaliste vers le meilleur de sa mission sociétale. Comme l’écrivait Stephen E. Weil dans son ouvrage de référence Making Museums Matter, Washington, 2002, pp.4-5: «Les musées ont un intérêt dans la mesure où ils sont perçus comme apportant quelque chose de valeur à la communauté qu’ils déservent au-delà du seul fait de leur existence»!
R.-Ferdinand Poswick
R.-Ferdinand Poswick,
Administrateur-délégué