Ces trois ouvrages parus sous le nom de l’actuel Recteur de l’Université Catholique de Lille, ont paru sur moins de deux années. Ils forment une trilogie et sont construits de la même façon: une première partie expose les thèses de Pierre Giorgini; une seconde partie présente les contributions de plusieurs participants à cette réflexion prospective sous le titre de “Contrepoints”.
Chacune de ces contributions mérite autant d’attention que les propositions synthétiques de Pierre Giorgini. C’est pourquoi, nous en redonnons ici les auteurs et les titres, par volume.
Pierre Giorgini, La Transition Fulgurante, p. 7-202
• Thierry Magnin, Réflexions éthiques en temps de complexité, p. 205-236
• Claude Roche, L’économie de la connaissance, le phénomène des réseaux et le rôle d’une université, p. 237-260
• Christian Ben Lakhdat et alii, Des hommes, des ressources rares et de la technologie, p. 261-278
• Luc Pasquier, La lenteur: une contre-culture dans le champ de l’éducation, p. 279-294
• Bruno Cazin, Corps et âme! p. 295-314
• François Mabille, Le fulgurant pontife, p. 315-330
• Jacques Arènes, La subjectivité “en réseau”: questions psychanalytiques, p. 331-346
• Jean-claude Sailly, Transition fulgurante et amélioration de la santé, p. 347-358
• Thérèse Lebrun, Transition fulgurante: enjeux, aspirations et défis de notre temps, p. 359-372
• Cédric Routier, N’être plus jamais une île?, p. 373-386
• Patrick Cohendet, Postface, p. 382-397
Pierre Giorgini, La Fulgurante Recréation, p.7-206, 325-328
• Michel Saloff-Coste, Interlude. L’altérité comme nouvel humanisme dans la société de l’information, p. 207-212
• Jean-Baptiste Lecuit, Création/consommation: le point de vue théologique, p.214
• Jacques Arènes, Le rapport création/consommation selon le psychanalyste, p.223
• Malik Bozzo-Rey, La représentation éthique du rapport création/consommation selon le philosophe, p. 235
• Christian Cannuyer, Le binôme de concepts selon l’historien des religions, p. 244
• Alain Loute, Innovation: exemple de la monnaie selon le philosophe et éthicien, p.259
• Nicolas Vaillant, Par des chemins ardus jusqu’aux étoiles – Per aspera ad astra, p. 283-324
Pierre Giorigini, Au Crépuscule des Lieux, p. 1-418, 451-459
• Jacques Arènes, 11 “Interludes” répartis au milieu de ces 418 pages
• Jacques Arènes, Un monde qu’il faudrait habiter, p. 419-450
On n’entrera pas dans le détail de tous ces exposés. Mais nous donnons ici les traits essentiels de la démarche de Pierre Giorgini.
Pierre Giorgini voit 6 facteurs majeurs qui provoquent et animent les mutations en cours:
1. L’explosion de la puissance de calcul (ordinateurs quantiques), de stockage (Big Data) et de transmission de l’information, associés à une miniaturisation extrême.
2. Un humain connecté en temps réel.
3. Des agents et des machines intelligents (robotisation en tous domaines).
4. Les simulations possibles en réalité virtuelle et augmentée en 3D.
5. L’impression 3D en pratiquement tous types de matériaux et dimensions.
6. Les nanosciences (qui étendent les applications de miniaturisation extrême).
Ces actants pousseraient l’humanité à s'organiser en systèmes coopératifs maillés (réseaux) dans une économie de la fonctionnalité.
Les principales mutations auxquelles l’humanité sera soumise,selon Giorgini, seraient:
a) au plan anthropologique: de toutes novelles relations entre l’individu et la communauté;
b) au plan socio-politique: un système de démocratie sous forme de “libertés surveillées”;
c) au plan socio-économique: un nouveau rapport à la “production”.
L’ensemble de ces mutations mèneraient à des temps libérés pour un “service utile” de l’humanité! Elles mèneraient également à une métamorphose globalisée dans le champs des consciences en réseau (et Pierre Giorgini se réfère ici aux visions sur le long terme du paléontologue jésuite Teilhard de Chardin). Ces métamorphoses aboutiraient à une redéfinition des espaces de vie et à une cyberdémocratie mondiale: la “glocalisation” ou les “glocalités” en réseau, supports d’une conscience augmentée!
R.-Ferdinand Poswick