Échos de la réunion du RePPI (Réseau de Préservation des Patrimoines Informatiques) ou RePPI (Réseau européen de Préservation des Patrimoines Informatiques) ?
Rapport de la réunion du 27 octobre 2017. Rédacteurs : R.-F. Poswick et Gilbert NATAN
Participants: R.-F. Poswick, (NAM-IP) Coordinateur RePPI; Isabelle Astic (CNAM); Marie d’Udekem-Gevers (FUNDP); Anne Debaenst (ex-FUNDP); Amal Mahious (NAM-IP); Pierre Mounier-Kuhn (CNRS); Jacques LAFFUT (Collection UNISYS); Ward Desmet (Président de NAM-IP); Olivier Delcourt (UCL Centre de Calcul); Luc De Mey (animateur volontaire NAM-IP); Gilbert Natan (Collection BULL-FEBB); Michel Roevros (Collection BULL-FEBB); André Orban (Collection BULL-FEBB).
Se sont excusés : Maurice Favier (PBII) Patrimoine Belfortain de l’Industrie Informatique (ancien musée Bull de Belfort); Delphine Jenart (Mundaneum).
Cette réunion se tenait au Computer Museum NAM-IP à l’occasion du premier anniversaire du musée et du vernissage de son exposition temporaire «Codes&Couleurs - Turing&Zuse».
Partage d’informations
R.-F. Poswick rappelle que RePPI est né en octobre 2009 et que la dernière rencontre eût lieu à l’occasion de l’inauguration du NAM-IP, le Samedi 28 octobre 2016. Il remercie tous les participants pour leur présence. On s’étonnera de ne pas voir arriver Philippe Denoyelle qui avait annoncé sa venue (tout comme Jean-Jacques Quisquater).
Isabelle Astic signale que le CNAM, malgré ses vastes réserves, est obligé de faire des choix dans les lieux où sont conservés ses objets. Parmi ceux-ci, une grande collection de PC parmi lesquels le CNAM ne poura garder que les pièces les plus significatives. Un inventaire critique est en cours pour faire ces choix. Elle a proposé que les pièces non-retenues pour exposition au CNAM soient mises en dépôt au Computer Museum NAM-IP.
R.-F. Poswick dit que cette question sera soumise au prochain Comité d’acquisition du Fonds Informatique Pionnière de la Fondation Roi Baudouin (FRB) qui est propriétaire de tout ce qui est «conservé» par le NAM-IP. La FRB n’accepte pas, actuellement, les «dépôts». R.-F. Poswick signale que le Computer Museum manque déjà de place, depuis l’accueil de la collection de la Maison de la Métallurgie et de l’Industrie de Liège (MMIL), ceci au point de poser problème même pour les espaces d’expositions permanentes.
Le NAM-IP recherche auprès de la Ville de Namur, d’autres espaces d’exposition, voire de stockage!
Au sujet du projet de Musée National français de l’Informatique, I. Astic fait état de la déception pour le refus de la direction du CNAM de proposer un projet qui pourrait faire du tort aux intérêts du CNAM. Ce projet doit encore mûrir. R.-F. Poswick se demande si notre Compter Museum ne pourrait s’intégrer dans un tel réseau muséal ou si l’on pourrait rêver d’un CNAM-NAMUR centré sur l’informatique comme il y a eu Le Louvre-Lens?
Anne Debaenst fut entre-autres responsable de l’inventaire de la collection informatique de l’Université de Namur. Sur base d’une proposition de l’actuel Doyen de la Faculté d’Informatique qui viserait à confier au NAM-IP les «souvenirs» informatiques stockés dans un petit dépôt de la Faculté, elle donne un aperçu sommaire du contenu de cette collection: 1) Des anciens matériels qui furent soit utilisés, soit donnés aux Facultés Informatiques. 2) 25 interviews oraux de pionniers belges de l’informatique. La moitié a été retranscrite. 3) Des archives issues des recherches menées par Marie d’Udekem-Gevers sur la machine de l’IRSIA-FNRS (machine construite chez BellTelephone Anvers). Quant à la machine elle-même, il n’en reste absolument rien. Anne Debaenst signale que le nouveau Recteur (ancien Doyen de la Faculté d’Informatique) semble porter de l’intérêt à cette collection.
Olivier Delcourt de l’UCL (Louvain la Neuve) dit un mot du nouveau musée de LLN qui ouvre ses portes à la mi-novembre et où une section présente une partie de la collection de machines de calcul de Luc de Brabandère. Une collaboration entre son université et NAM-IP serait possible pour des stockages de données électroniques.
J. Laffut demande où est conservée le calculateur électronique E101 de Georges Lemaître?
P. Mounier-Kuhn signale que l’Université de Grenoble a créé, dans le Hall Jean Kuntzman, une exposition permanente d’une quinzaine d’objets informatiques significatifs et très bien exposés. Ils sont désormais la vitrine de l’entrepôt d’ACONIT.
Conservation de l’immatériel, conservation des logiciels
I. Astic dit que dans ce domaine il y a certes les logiciels et programmes, mais il y a aussi toute la littérature les concernant. Celle-ci se prête plus facilement à la conservation.
J. Laffut souhaite qu’on ne néglige pas les coûts importants que nécessite la conservation des logiciels en état de marche.
P. Mounier-Kuhn signale des réalisations faites pour émuler des machines: ENIAC, Bombe, CAB500, DEC VAX… mais leur financement doit pouvoir se faire à travers un budget de la Recherche. On rappelle également l’initiative de l’IRSIA (Rennes) «Software Heritage», projet piloté par Roberto Di Cosimo, qui tente de préserver le plus grand nombre possible de logiciels disponibles en ligne.
Visite de l’exposition «Codes&Couleurs - Turing&Zuse»
Introduction faite par R.-F. Poswick, qui signale que cette exposition est le fruit d’une collaboration avec la Fondation Kurt Pauli, qui soutient le musée Konrad Zuse (ZCOM à Hoyerswerda qui a ouvert ses portes en janvier 2017 – ne serait-ce pas un lieu d’excursion à organiser pour les membres de RePPI avec l’aide de la Fondation Kurt Pauli?). Les très bonnes copies des tableaux peints par Zuse ont été données par cette Fondation au Musée de NAM-IP. L’exposition utilise d’autre part des panneaux provenant d’une exposition «Alan Turing» qui a été créée en 2012 à Paris par Pierre Mounier-Kuhn. Ce dernier s’est fait un plaisir d’en expliquer le contenu aux participants.
Annonce d’un débat le 18 janvier prochain dans la salle Quai22 de l’Université Conférence-débat autour du film: «Comment les maths ont vaincu Hitler» avec la participation de Pierre Mounier-Kuhn.
G. Natan & R.-F. Poswick