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NAM-IP Infos 2018/1 – Comptes rendus

Courrier International, n°1416-17-18, 21 décembre 2017, couverture (avec un dessin d’un Einstein en robot): Intelligence Artificielle: La machine à fantasmes. Les robots vont-ils détruire nos emplois?  Pour en finir avec les idées reçues, le décryptage de la
MIT Technology Review. pp. 35-42

L’article du MIT Technology Review largement traduit ici est signé par Rodney Brooks. Il tend à montrer la mythologisation de tout ce qui touche à l’intelligence artificielle: on surestime ses possibilités à court terme (mais il n’est pas impossible que nous nouveaux progrès voient le jour à moyen et long terme); beaucoup d’élément de ce domaine de recherche ressemblent à de la pensée «magique»… les recherches en IA sont toujours confrontées à la limite du «bon sens» déjà rencontrée depuis 50 ans; les ordinateurs ignorent tout de l’environnement concret; les médias on tendance à se fixer sur des mots fourre-tout comme «apprendre», «battre aux échecs ou au Go» qui ne disent pas que si l’on modifie tant soit peu la règle d’un jeu, l’ordinateur est totalement perdu là où l’humain va détecter la fraude ou le changement de situation; apprendre à coder et apprendre à s’orienter dans une ville n’ont rien à voir en termes de processus d’intelligence; la croissance dite exponentielle de l’IA est en fait une croissance par bonds et pas une courbe prévisible; l’auteur ne croit pas aux scénarios-catastrophe: le rythme des avancées dans ce domaine est plus lent qu’on le pense et l’on peut suivre ces avancées et en prévoir l’impact; et il conclut

«Dans ce domaine, de nombreux chercheurs et analystes imaginent que le monde est déjà numérique et que mettre en service de nouveaux systèmes d’IA se traduira immédiatement par des transformations concrètes sur le terrain, dans la chaîne d’approvisionnement, les ateliers, les conceptions des produits. C’est tout le contraire. Pour presque toutes les innovations de la robotique et de l’intelligence artificielle, la mise en œuvre prend beaucoup plus de temps que ne le pensent la plupart des gens, qu’ils soient spécialistes ou non». 

R.-F. Poswick