Thierry Breton est l'actuel patron d'Athos, la firme française qui a absorbé l'héritage informatique du «Plan calcul» et des développements de la firme Bull. Il a été ministre des finances de la France de 2005 à 2007 et reste actif politiquement dans sa position actuelle de PDG de la plus grosse entreprise française dans le domaine du numérique.
Nous avons relu avec plaisir les 3 romans qu'il a produit entre 1984 et 1989. Ce genre de fiction autour de l'usage de l'ordinateur comme nouvelle arme dans les combats des sociétés avait déjà été mise en scène par Louis Charbonneau qui écrivit, dès 1979, Le Grand Ordinateur (Intruder) en Californie, traduit en français en 1982 aux Presses de la Cité à Paris. La traduction française de cette première fiction en cybercriminalité est terriblement marquée par la méconnaissance du monde de l'informatique et de son vocabulaire encore en pleine évolution.
Les romans de Thierry Breton (qui a bénéficié de l'aide de Denis Beneich pour leur mise en œuvre… et de nombreux collaborateurs visiblement bien informés) sont, par contre, d'une précision technique étonnante pour l'époque.
Globalement, ces trois romans visionnaires présentent le futur de l'humanité comme une guerre («war» avec un beau jeu de mot du titre entre «software» et «softwar») entre les grandes puissances pour dominer par les réseaux d'ordinateurs qui se mettent en place, le plus grand nombre possible d'«esprits» humains dans un monde où plus aucune frontière naturelle ne peut séparer ces puissances!
L'idée du réseau comme une gigantesque toile d'araignée où les humains sont pris au piège et manipulés pour devenir les pions d'une économie aux mains de quelques potentats des finances est déjà bien présente.
Il vaut la peine de relire aujourd'hui ces romans visionnaires!
R.-F. Poswick