La grande leçon de la muséographie contemporaine, c'est que l'on ne visite plus les musées «statiques». Il faut donc, soit modifier les expositions permanentes régulièrement: un lourd travail pas toujours possible vu la nature des pièces à exposer; soit y ajouter des zones d'exposition «actives» où les visiteurs de différents âges viendront pour devenir les acteurs d'éléments mis en évidence dans le musée (ateliers, vidéos, parcours ludiques, etc); soit créer des événements au sein du musée.
Les exposition temporaires constituent un événement de ce type. Elles permettent de faire une publicité spécifique qui relance l'intérêt pour le musée ou le font connaître à ceux qui ignorent encore son existence (affiches, flyers, communications dans les médias, les sites web et réseaux sociaux).
Le Nam-IP a donc décidé, avec l'avis des membres de son Conseil Consultatif, dès la première année d'ouverture, de se lancer dans un cycle d'expositions temporaires reliées aux patrimoines divers rassemblés dans les collections qu'il doit mettre en valeur ainsi qu'à l'histoire de l'informatique et des contextes dans lesquels elle s'est développée.
La saison 2017-2018 a réussi, avec de très petits moyens et grâce à la générosité du Professeur Pierre Mounier-Kuhn (Paris) pour ce qui concerne Alan Turing et à celle du Professeur Kurt Pauli (Bonn) pour ce qui concerne Konrad Zuse, à proposer, du 27 octobre 2017 au 30 juin 2018, une exposition temporaire sur ces deux précurseurs de l'ère informatique: Codes&Couleurs – Turing&Zuse.
Dans le même esprit, 2018-2019 va proposer une réflexion et une rétrospective sur les grands systèmes informatiques des années 1960-1970, car, en Belgique, c'est l'exposition universelle de Bruxelles en 1958 qui semble avoir été l'année qui va déclencher l'informatisation systématique et à grande échelle de la plupart des grandes institutions publiques et privées.
Une superbe maquette d'une «salle machine» de la R.T.T. (ancêtre de Belgacom-Proximus), telle qu'installée entre 1962 et 1974, a été créée par François Thys, ancien ingénieur de Bull qui en avait assuré la mise en place.
Faute d'espace pour reconstituer en réel ce genre de salles gigantesques, la maquette permet de visualiser et d'imaginer ce que représentait l'informatique de cette époque pionnière. Cette exposition est aussi l'occasion d'exposer aux visiteurs les pièces aujourd'hui stockées dans les réserves du musée liées à ce même type d'ordinateurs des années 60.
Cette exposition temporaire voudrait aussi ouvrir la voie à un cycle bis-annuel qui mènerait le visiteur de «la machine antique» à la «machine quantique» à travers les différentes générations d'ordinateurs.
Rendez-vous en octobre pour cette nouvelle exposition!
R.-Ferdinand Poswick,
Administrateur-délégué