Dans la capitale du Montana (USA), à moins de deux heures de route au Nord du fameux Yellowstone Park, Bozeman, la capitale de cet État, possède à deux pas de l’Université du Montana, un «petit» musée de l’informatique et de la robotique rassemblé dans une dizaine de pièces du rez-de-chaussé d’un immeuble à appartements (condominium).
Petit (à peine 400m²) , mais d’une richesse de communication intense et intelligente même s’il ne rassemble que 5 % des pièces collectionnées depuis plus de 40 ans par Georges et Barbara Keremedjiev – les 95 % restant, surtout des pièces de main-frames Burroughs, sont conservés dans un entrepôt de près de 5.000 m² dans la banlieue Est de Bozeman.
L’ouverture du musée en 1990 (c’est le plus ancien musée de l’informatique) et sa gestion jusqu’à ce jour ont été le hobby du ménage Keremedjiev qui accueillait gratuitement les visiteurs. La mort de Georges Keremedjiev (+2018) appelle le transfert de tout ce patrimoine à une Association sans but lucratif (Charity) qui entend faire évoluer ce petit musée chaleureux vers un professionnalisme plus large sans décevoir ceux qui aiment ce musée à cause de sa taille, de son accueil et de l’excellente pédagogie sur toute l’histoire de l’informatique qu’il fait remonter (comme au NAM-IP) à l’invention du calcul et de l’écriture et à leur mécanisation progressive, puis, depuis un demi siècle, de façon accélérée !
Professionnalisme implique l’engagement de personnel. Notamment Mme Eleanor Barker, engagée comme Directrice depuis juin 2019 (après avoir géré un musée pour enfants à Bozeman et avoir tenu une Galerie d’art à New York). Professionnalisation, notamment par la perception de prix d’entrée au musée qui commenceront à être appliqués au 1er octobre 2019 (adultes 7,5 US$; enfant 4 US$; carte de membre avec visites illimitées 53 US$).
S’il y a beaucoup à lire dans la scénographie, la petite visite guidée proposée par Barbara Keremedjiev permet un parcours complet et très instructif de la tablette d’argile à l’informatique quantique. On voit que Georges Keremedjiev était réellement un esprit curieux, critique, scientifique et pédagogique, toujours en quête de «la» pièce significative pour illustrer une étape de l’histoire du développement de l’informatique.
On fait le vœu qu’en professionnalisant le musée et en dépassant le volume actuel de 15.000 visiteurs par an (surtout des «écoles») cet excellent petit musée ne perdra pas son «âme» !
R.-Ferdinand Poswick