Cette perspective demande de rassembler tous les éléments disponibles et de montrer, autant que faire se peut, les liens qui ont été tissés historiquement entre les différentes traces conservées. Ceci implique une certaine conception de la numérisation. Si celle-ci est importante dans la culture qu'a engendrée l'informatique, nous sommes convaincus qu'elle vide tous les objets de leur sens réel si ces objets n'ont plus aucune existence matérielle. Par ailleurs, la numérisation doit avant tout permettre de créer des hyperliens utiles et nécessaires à une compréhension correcte des phénomènes qui ont animé tel ou tel objet et les ont amenés là où ils sont conservés. Il s'agit là d'un long et patient travail qui va bien au-delà de simples notices catalographiques qui seraient attachées à chaque objet. Il s'agit de faire parler chacune des traces. Et, si les protagonistes originels ont disparu, il faut tenter de faire revivre leur image et de déterminer le rôle de chacun par rapport aux traces conservées.
Une telle Base de données rassemblant différents types de sources autour d'une collection donnée, pourra, évidemment, avec le temps et à certaines conditions dans la conception de sa création, être reliée à d'autres ensembles plus vastes qui feront ressortir encore mieux l'intérêt et la spécificité de la collection. Cela suppose, notamment, que la datation de tout élément numérisé soit toujours clairement exprimée et facilement accessible, que les noms de personnes et de lieux soient normalisés, etc... Cela suppose également que la préservation dans la durée et l'augmentation possible d'une telle Base de données fassent partie du cahier des charges d'un tel travail – en sachant que le virtuel non-entretenu aura depuis longtemps disparu alors que les traces matérielles et documentaires rassemblées seront toujours présentes!